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L'Art mégalithique

Barnenez offre de beaux spécimens d'ornements datant du Néolithique

Des symboles puissants

Le cairn de Barnenez renferme des éléments architecturaux conservés depuis plus de six millénaires, tels que ses fameuses voûtes en encorbellement, qui participent pour beaucoup à sa renommée.

Des gravures caractéristiques de la période néolithique sont également présentes dans plusieurs tombes. Elles ne sont généralement pas figuratives, et sont essentielles à la compréhension de ce site majeur.

Tous les dolmens du cairn ne disposent pas de gravures. Seules plusieurs dalles dans les tombes A, H et J, tantôt dans le couloir, tantôt dans la chambre funéraire, servent de support à des motifs variés. Les monolithes gravés du dolmen J, et possiblement A, sont des remplois. 

 La chambre H diffère des deux précédentes puisque qu’elle accueille bien plus de gravures que les autres, et que les dalles ornées ont été travaillées sur place, et ne sont donc pas des remplois.

Dans le couloir de la tombe A, un pilier est décoré à six reprises d’un signe en « U », aussi appelé « corniforme ». Ce motif est révélateur des difficultés d’interprétation puisqu’il a pu être lu comme la représentation d’une encornure de bovidé, symbole du monde terrestre, ou d’un oiseau en vol, caractéristique d’un environnement maritime. 

Dans la chambre J, il faut lever les yeux pour observer un « écusson » ou « bouclier » gravé sur une dalle servant de couverture au couloir, symbole récurrent au Néolithique et généralement élément central autour duquel s’organisent les autres motifs. 
L'écusson a longtemps été associé à une représentation de déesse mère, dont dépendent à la fois la vie et la mort.

C’est le dolmen H qui rassemble le plus grand nombre de décors. Parmi les principaux motifs, il faut évoquer la lame de « hache », figurée ici par un triangle isocèle. Objet archéologique bien connu mais qui n’apparaît pas dans son intégralité, essentiel aux populations de l'époque.


La tombe H abrite également des gravures de signes linéaires en « zigzag », parfois associés à la représentation d’un serpent ou aux ondulations de la mer. De plus, un motif d’« arc », rare dans les monuments néolithiques, placé sur un bloc de forme phallique, pourrait symboliser une protection de l’espace sépulcral. 

Enfin, cette tombe est la seule du cairn qui aurait bénéficié de décors peints. Leur existence à Barnenez est encore largement discutée.

L’art mégalithique, bien qu’indiscutable, reste complexe tant l’interprétation des motifs est difficile.

Néanmoins, ce travail artistique nous permet d’affirmer que le tumulus devait avoir un rayonnement important sur le territoire alors que les exemples restent rares sur la  côte nord de la Bretagne. 

Le cairn de Barnenez, par sa monumentalité et son prestige, aurait-il centralisé tous les efforts et les moyens disponibles des populations environnantes ?
 

gravure idole écusson
Cairn de Barnenez, tombe J, dalle gravée du plafond à motif d'écusson

Philippe Berthé, Centre des monuments nationaux

À noter

Pour information, seuls les ornements en "corniforme" ou en "u"  dans le dolmen A sont visibles du public.  Il s'agit du dolmen le plus proche de la mer, sur votre gauche en arrivant sur le site.

Les autres chambres sont fermées par mesure de sécurité et préservation.

Vue aérienne du cairn de Barnenez du sud-ouest
Vue aérienne du cairn de Barnenez du sud-ouest

© Christian Gluckman / Centre des monuments nationaux

Quelques vues intérieures et ornements

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